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Chroniques d'Atys: Chrysalide (68 comments)

Added by Chroniques d'Atys over 15 years ago

La fuite d'Yrkanis en 2506 après le meurtre de Yasson par Jinovitch, racontée par Baldi Dalia, un témoin de la scène :

La Forêt s'éveillait à peine, jupon de brume et gilet de coton blanc. Ainsi brodé de dentelles délicates, de molletons immaculés et d'ourlets soyeux, Mystia , par ses atours, annonçait sans détours l'hiver et le froid.
Le charretier souffla dans ses mains ankylosées pour se donner une contenance plus que par nécessité. Les nombreuses pelletées de fumier avaient suffie à les réchauffer et c'était, pour l'heure, de courage dont avait besoin Lebi Cabelo, et d'un peu de temps avant de prendre les rênes et diriger son attelage vers la Grande Serre de Jino.
Haletant, aussi rougeaud qu'un Matis puisse l'être, il finit par grimper sur le siège. Le grincement de l'appareil fut aussitôt étouffé par le sifflement aigu de Lebi , et le claquement des lanières de cuir sur le flanc des mektoub.
Les bêtes renâclèrent, avant de s'élancer, sur ce chemin si connu qu'elles auraient pu le parcourir sans leur maître. Ce dernier n'y aurait rien trouvé à redire d'ailleurs, plus tendu que le frein qu'il desserra presque à regret.

Des vapeurs épaisses, bleu pâle, s'élevaient en volutes du chargement, molles, presque lascives, se tordant au rythme des cahots incessants du tombereau. Comme le capitaine absent des vaisseaux fantômes d'autrefois Lebi, semblait flotter sous une nappe de ciel gazeux et glisser sur les crêtes blanches des vagues d'une mer boréale. Dos et trompes émergeant des brumes, monstres imaginaires des cartes maritimes Tryker, les mektoub n'existaient plus, le conducteur matis serrait les rênes comme le marin sert un gouvernail, l'œil vide et l'esprit au loin.
«Capitaine !» songea-t-il, se retournant presque.

Quelque chose scintilla, rappelant l'esprit vagabond, stoppé net au bout d'un fil que l'on tend brusquement. Lumière blanche furtive, mirage. C'est d'abord le corps qui réagit. Les poils s'hérissent, le cœur bondit. Jena...

L'attelage passa devant la Karavan, éclair blanc, cuir noir perlé de reflets liquides et laiteux, matières irisées d'inconnu, silhouettes encapuchonnées, insondables, vénérables...
Le temps fut suspendu, la brume s'évanouit, Lebi tourna la tête lentement, timonier d'un navire, qui passe au large d'une île inaccessible et belle. Comme dans un rêve.

« Nec menates ! »

Mots qui claquent ! Qui frappent sans ambages. Coup de coude dans les côtes d'un dormeur paisible, lumière vive à travers les paupières encore lourdes du matin, le songe prit fin...

Les mektoub réagirent en premier, stoppant net et soufflant bruyamment. Lebi tira sur les rênes, par réflexe, dernier privilège de l'homin sur la bête lorsque l'instinct prévaut.

Cinq gardes et quinte de toux pour un charretier...

« Halte !
- Kof ! Kof ! Kof !
- Ordre du Roi Jinovitch, Fils de Jena ! Nous contrôlons tout chargement suspect dans Jino.
- Kof ! Kof !
- Serrez le frein et cessez de tousser ! »

Lebi hésita un moment. Maugréant : il en avait de bonnes ce garde ! Cesser de tousser... Session de troupier... Troufion de fessier !

« Kof ! Kof ! Kof !
- Cessez de tousser !
- Je ne tousse pas !
- Si vous toussez !
- Non je ris !
- Ha ?
- Kof ! Je ri... sque ma santé pour livrer ce fumier à la Grande Serre de Jino chaque semaine !
- Oui...
- Bien sûr !
- Vraiment ?
- Allons Silvo, tu me connais non ? Je viens de l'étable avec un chargement de fumier pour la Serre...comme chaque semaine que notre Roi bien aimé nous offre !
- Je sais Lebi... Mais j'ai des ordres...
- Alors fouilles vas-y ! Si tu crois qu'un prince se cache dans un tas de merde !
- Lebi !
- Quoi ? »

Silvo et les quatre autres gardes plantèrent leur pique dans le tas de fumier. Ils n'en retirèrent qu'un bruit de succion, une odeur désagréable, la désapprobation d'un charretier et la croupe de deux mektoubs s'éloignant... avec la fierté qui manquait à ce tableau.

« Silvo ?
- Oui ?
- Tu le laisses filer ?
- Et ? Tu crois vraiment qu'un Roi Matis irait se fourrer là dedans ?
- Un roi ?
- La ferme Fulvo !»

Deux choses différenciaient alors Lebi d'un mort : le rythme quelque peu erratique de son coeur et dix foulées de mektoub avant la Grande Serre.

***

Sebio entra dans l'habit-arbre de son maître. C'était un moment unique, qu'il attendait chaque jour de la même façon depuis qu'il était à son service, comme un Esclave de la Sève en manque de drogue.
Il s'arrêta sur le seuil, un instant désorienté par la téléportation. Mais ça n'était pas pour cette raison qu'il tardait à ouvrir les yeux. Il aimait profiter progressivement, méthodiquement de tout cela, comme si sa propre conscience refusait de se laisser emporter. Il n'oublierait jamais cependant la première fois, quand il avait sombré, l'esprit fragmenté comme le pollen dans la tempête, jeté au sol sans ménagement par ses propres sens pris d'assaut. Anéanti.
Sans raison point de beauté disent les matis.

Voyageur, pouvait-il l'être sans bouger ? Connaître le monde au seuil d'une porte, tel était le pouvoir que procuraient ces lieux. Entrer chez lui c'était renaître, c'était pénétrer dans la forêt un soir d'été, après une vie privée de sensations. Tout n'était qu'odeurs, couleurs et sons. La vie, l'émotion, la mort, mêlées, au service d'un seul homin.

C'est d'abord le son qui le transporta. Frémissement, grattement, bouillonnement, gémissement, craquement. Son maître lui avait un jour révélé le secret de ces bruits, la nature elle-même. Il y a de la musique en toute chose, rappelait-il, donnez vous la peine de l'entendre. La vie donne une forme au vide et la musique, au silence.

Et le vide n'existait pas ici. Les fragrances uniques se mélangeaient, tantôt douces, tantôt fortes et agressives. Sebio inspirait profondément, prenant ce cadeau de senteur à pleins poumons. Quand enfin il se décida à ouvrir les yeux, au bord de l'asphyxie, il poussa un soupir de soulagement, ravi par la vision qui s'offrait à lui : troncs veinés et vénérables qui disparaissent dans les feuillages, nuées arlequines, ivoire et vert profond, déversant leur pluie de couleurs, sur un gazon céladon, piqueté d'ambre et de blanc, de corolles florales. Papillons graciles qui volètent ici là, planent sur des rigoles au flot vigoureux, et se posent les ailes ouvertes sur des pétales langoureux.
Et le démiurge solitaire au milieu de son œuvre, assis à son bureau, parmi les homins.

Sebio eut pour la première fois l'impression que son maître tranchait sur l'ensemble harmonieux. Il comprit alors d'où venait le grattement qu'il avait entendu en entrant.

Le vénérable matis, à peine vêtu, noircissait nerveusement, de sa plume une feuille de parchemin. Il y en avait des piles entières posées ça et là, autour de lui.

« Maître ? » hasarda Sebio.

Le vieil homin ne répondit pas tout de suite, continuant à griffonner ses pages comme si rien d'autre ne comptait.

« Maître Lenardi ? reprit courageusement le wivan.
- Ah ! Sebio... Tu es là...
- Oui Ser.
- Fidèle Sebio... Je te libère... Tu peux rentrer chez toi. » souffla Lenardi tout en grattant le parchemin de sa plume.

Le jeune serviteur ne comprenait pas.

« Maître ? Vous me libérez ?
- Oui rentre chez toi mon ami, tu n'es plus un serviteur, plus le mien en tout cas.
- Mais vous ai-je mal servi ?
- Non Sebio. Au contraire, je n'ai plus besoin de tes services c'est tout.
- Mais Maître... Je... »

Le Grand Architecte du Vivant s'arrêta un instant et leva les yeux vers son wivan. Il vit alors les larmes couler sur les joues de Sebio.

« Je... J'ai une tache à te confier, une dernière.
- Ser ?
- Si je disparais, je veux que tu rassembles toutes mes notes, que tu les caches, jusqu'à ce qu'un matis, celui qui portera légitimement le médaillon de Manalitch, les réclame.
- Mais maître, vous n'allez pas...
- Fais ce que je te dis une dernière fois, par Jena !
- Bien. Je le ferai, mon maître.
- Maintenant laisse moi, j'ai du travail. »

***

L'air était vif cette nuit là, les yeux rougis par le manque de sommeil les matis attendaient, tapis dans les buissons qui bordaient l'une des routes du district de Zachini. Depuis quelques temps, les patrouilles étaient innombrables au sein de la capitale et le couvre-feu de mise dès les dernières lueurs du jour éteintes.

« Jusqu'ici tout va bien, murmura l'un des inconnus.
- Je serai tranquille lorsque nous aurons tous regagné nos quartiers et que vous serez dehors, lâcha un autre.
- Moi aussi. Il me pèse de vous faire courir ce risque à tous.
- Allons tout est pesé et emballé depuis longtemps, nous savons tous ce que nous risquons ce soir. »

La lanterne d'une patrouille mit fin au débat. Les pointes des lances et les angles les plus aigus des Paroks rutilantes reflétaient la lumière des lampes vivantes. Chaleur au cœur de la nuit et du froid de l'hiver, ou alors, peut-être, annonce de la mort glaçante. Les fugitifs retinrent leur souffle.

Les gardes passèrent sans même détourner la tête, l'un d'eux toussa à deux reprises, c'était le signal.
Les quatre embusqués attendirent un moment que la patrouille s'éloigne avant de s'élancer vers le belvédère, encore recroquevillés, trébuchant, engourdis par leur attente immobile.

C'était une belle nuit d'hiver. Les nuages, figés, étaient tombés pour couvrir le corps d'Atys d'un linceul immaculé, et Sagaritis se penchait lentement vers elle, amant éternel, pleurant sa bien-aimée. Il posa les boucles de sa chevelure argentée sur le corps froid de l'endormie, la couvrant de baisers. Ses larmes glacées par le gel, piquetaient le ciel d'étoiles, égayant le noir de l'oubli, de lumière et d'espoir. Le coeur de l'astre disparut un instant derrière une étable que ses anneaux entourèrent parfaitement. Fugitif, le temps l'était aussi.

Ils rejoignirent la cible quelques heures avant l'aurore. Reprenant leur souffle à l'unisson, le dos plaqué contre le mur, espérant que la tour de garde ait détourné le regard, ils écoutaient le soufflement paisible des mektoub, diapason du calme à retrouver.

***

« Yrkanis... Mon fils... Il te faut fuir.
- Comment ? Il n'y a pas d'issues. Je suis comme le papillon prisonnier d'une lampe.
- Je l'éteindrai pour toi.
- Éteindre la lampe ou libérer le papillon ? Les Zoraï emprisonnent des insectes dans leur lumière, est-ce là qu'il faut chercher la solution ?
- Le temps n'est pas à la contemplation, mais à l'action. Les Zoraï figent les créatures volantes dans l'ambre pour marquer leur pouvoir sur le temps. Toi l'héritier de Zachini, tu graveras ton empreinte sur l'Histoire.
- Maître...
- Cesse de m'appeler Maître, tu en sais à présent presque autant que moi. Ton père a fait de moi ton parrain il y a longtemps....
- Yasson est mort prématurément et...
- Oui ! Assassiné.
- ...
- Je lui ai promis de t'inculquer les valeurs que nous partagions, celles des matis. Je lui ai promis de faire de toi un homin noble et valeureux... Un modèle comme il l'était.
- Père...
- Oui... J'aurais voulu être le tien. Ma plus grande œuvre.
- Mais Lea ?
- Je chéris Lea car elle est ma chair. Je l'aimerai même lorsque mon corps détruit ne retrouvera pas le chemin de la vie. Car le temps viendra où Jena brisera le pacte pour m'accueillir en son sein, comme Elle l'a annoncée. Mais c'est toi l'héritier... Fils de Yasson. Et je dois être fidèle à la parole donnée. Quitte la ville, l'exil t'attend, Jinovitch a vu ta fuite, mais elle ne se passera pas comme il l'a prévue.
- Mon oncle sait ?
- Bien sûr, il l'appelle de ses vœux car il veut te tuer comme il tua ton père.
- Que dois-je faire ?
- Tu dois te comporter comme un insecte. Mais pas le papillon que tous, aux aguets, s'attendent à capturer dans leur filet, pour mieux l'écraser, non...
- Que serais-je ? Père ?
- Un ver, tu seras un ver... »

***

Ils furent avalés un à un par l'obscurité de la mektouberie, ventre protecteur de quelque animal de mythologie. Le masque était là, caché dans les entrailles de foin. Joyau de science sur la simplicité faite écrin.

Ils se regardèrent un moment sans parler, ils auraient voulu se jeter dans les bras l'un de l'autre, se donner de grandes claques dans le dos pour étouffer les sanglots, pour stopper quelques larmes qui montaient trahissant leur tristesse. Mais ils étaient matis, nobles et fiers et ne devaient pas montrer leur faiblesse.

« Eh! Bien il est temps... » dit l'un deux, pour briser le silence et raffermir sa voix.

Le froid facilitait les choses car les yeux rougis, les joues empourprées, et les larmes figées en stalactites de gel, masquaient les émotions bien mieux que le meilleur des aplombs.

« Filenai ! Nai Sondei ! continua-t-il
- Na Karan ! » Répondirent-ils en cœur.

Ils s'étaient dit au revoir avant de partir. Aucun ne flancha en effusion. Ils savaient tous ce qui les guidaient et leur loyauté n'avait pas de faille. Parmi eux aucun fyros et pourtant ils brûlaient tous du feu sacré qui anime et brûle ceux qui frôlent la mort à l'unisson. Par amitié.

Le Matis se dévêtit complétement. Quittant les oripeaux d'une vie passée, mis à nu, fragile et fort à la fois, présent difficile et future destinée, Yrkanis se préparait pour autre chose. Vermisseau prisonnier, les cieux peut-être l'attendaient, cadeau de Jena pour ses ailes anémiées ou rançon définitive des erreurs commises.
Le prince inspira profondément avant d'avaler le breuvage qui l'aiderait à tenir si longtemps étouffé, privé de sens, en mêlant l'essence et le temps. Le cœur faiblit, pour ne plus battre qu'au diapason d'un Moi inconscient des secousses du chariot.
Rodi l'aida à enfiler le masque puis à s'allonger dans le tombereau. Il lui fallait renaître.
Graine issue d'un arbre millénaire, éternel aubier, ils le plantèrent dans leur engrais, nourrissant le terreau de leurs ancêtres. Il fallait rompre l'enchantement d'un Roi merdeux par le pouvoir du fumier.

***

Lebi Cabelo tira sur les rênes pour stopper l'attelage à l'arrière de la Grande Serre. Les restes desséchés de la précédente livraison formaient une plaque noire contre le tronc gris du bâtiment.

Le charretier soupira en constatant qu'il était dans les temps. Le jour se levait lentement mais l'ombre du grand arbre au fronton de chitine couvrait encore la scène d'une obscurité protectrice.

Ayant adroitement manœuvré les bêtes, il serra le frein, libéra l'attache qui maintenait la remorque et sauta prestement à terre avant de s'emparer d'une pelle qui trônait, plantée comme un autel au milieu du chargement qui se déversait lentement.

« Deles silam ! »

Lebi, occupé à pousser le fumier avec la pelle, suspendit son geste, en entendant la voix erraillée.

« Delées silAam ! Je suis BAaldi DaliAa, jAarrdinier de la Serreuh !
- Hummm....
- Vous êtes LEebii CAabelo, on m'Aa prévenu de vOotre Aarrivée !
- Sil...
- Jee suis Iici pour contrOôler votre chArgement.
- Je vois, alors allez y. Contrôlez.
- FilAa ! »

Le jeune jardinier s'effondra dans le fumier, le crâne fracassé par la pelle du charretier. Ce dernier, haletant, les cheveux collés par la sueur de l'effort et du stress, resta immobile un instant, serrant encore le manche de la bêche, lame levée, ensanglantée.

Quelque chose glissa soudain sans bruit du chariot dans le tas fumant. Un gémissement... Lebi poussa un cri, s'apprêtant au combat. Il suspendit son geste à temps, comme s'il se réveillait d'un cauchemar au sommet de l'escalier mortel. Il jeta la pelle au loin.

« Na Karan ! » s'exclama-t-il en se précipitant vers la forme larvaire qui gesticulait dans la fange.

Dou doum... dou doum... dou doum... dou doum... dou doum... dou doum... dou doum... dou doum...

Le cœur du Prince pompait le sang, extirpant les toxines du corps d'Yrkanis.

Hhhhhhhhheuuuuuuuufffffff ! Eructa le matis en arrachant le masque, absorbant avec avidité l'air qui lui manquait, agenouillé près de Lebi.

« Prince ! Prince ! Il faut fuir ! » Pleurait le charretier.

Mais il ne l'entendait pas, la raison encore éteinte, les sens désorientés, il vomit.

« - P.. ince... fuy... la Kara... ressusciter... jeune... tué.
- Siil...
- Ah ! Mon Prince ! Na Karan, tout ce que vous voulez ! Ne restez pas là je vous en prie !
- Hummpfff...
- Allons partez, suivez le plan, il va revenir et alerter la garde !
- Nae... te...
- Naete ? S'il te plait !?
- Naete... Cesse de crier !Tu me vrilles les tempes !
- Ah Na Ser ! Vous revenez !
- Sil , ça va ... mais par pitié cesse de hurler !
- Maître j'ai tué le jardinier, il va revenir, il faut partir tout de suite...
- Tu sais ce que ça signifie ?
- Oui je le sais... Je les retarderai... Na Karan... Fuyez maintenant. »

Les deux matis se regardèrent, prince et charretier, rênes et règne. Soudain, Yrkanis, se détourna, empoignant le masque qui gisait à ses côté, il s'engouffra dans le soupirail arrière de la Serre qui servait à l'approvisionnement en engrais. Il descendit un moment sur une glissière de bois huilé avant de briser brusquement du séant la croute sèche d'un fumier ancien. Assis sur le trône odorant mais salvateur offert par Lebi, il songea au conducteur d'attelage, il ne l'oublierait jamais.

Le prince connaissait bien la Grande Serre, œuvre de Lenardi. Il n'eut aucun mal à rejoindre les chambres d'embaumement, empruntant des chemins inconnus de la plupart des Praticiens.

Il redoutait cet instant.

Le folklore laissait entendre que la Sève des corps nobles était retirée, offerte aux parents pour nourrir leur habit-arbre, l'enveloppe digérée par les plantes cocons.
Mais Yrkanis savait que la sève n'est pas, chez l'homin, une substance physique et prélevable.
Il prit une dague cérémonielle laissée là par quelque embaumeur avant de s'approcher d'un cocon végétal. Il entreprit d'en inciser la base, libérant un orifice au pied de la large tige. La plante modifiée s'affaissa rapidement, agonisante. Comme le beurre qui fond sous le soleil. Mais c'était l'odeur insoutenable qui sortait du trou qui poussa le prince à remettre son masque.
Il n'hésita pas longtemps avant de plonger la tête dans l'ouverture resserrée. Son corps nu fut aspiré avec un bruit de succion et ses pieds blancs, orteils tendus, furent les derniers à disparaître dans les entrailles organiques de la Grande Serre.

Le temps fut suspendu, alors qu'il évoluait dans le boyau, guidé par les mouvements du chyme de l'intestin végétal, qui lui brûlait au passage la peau.

Aucun homin ne sait encore où il émergea; Rouge, comme la chenille de l'angelio. Mais lorsqu'Yrkanis , fils de Yasson, Roi légitime des Matis, respira l'air de la Forêt, loin de Jino, il n'était plus ni ver, ni chenille. Il était chrysalide et presque papillon.

Il resta de nombreuses années en exil avant que l'histoire et les Matis lui donne raison. Durant ces temps troublés, il n'oublia jamais ceux qui lui avaient permis de s'échapper. Parmi ceux-là beaucoup furent suppliciés. Lebi le charretier, deux des complices fugitifs, Lenardi Bravichi et beaucoup d'autres anonymes furent brûlés vifs. Jena les garde.

Rodi di Varello, put fuir à temps Jino, lors d'une chasse royale. Il est à présent l'un des conseillers du Roi , lui qui posa le masque de survie sur la tête du Prince, comme l'annonce d'un couronnement.
Certains disent que c'est à cause de ce masque que Mabreka accueillit le Roi dans son Pays Malade, il n'en est rien.
C'est le destin, Jena m'en est témoin, qui le guida. Mais qu'est-ce que la destinée quand mourir n'est rien et que l'on peut renaître ? Et qui suis-je moi qui vous conte l'histoire ?

Je suis Baldi Dalia et je suis mort une fois.

Ecrit en 2514 par Baldi Dalia sur des faits survenus en 2506 (JY).

Chrysalide

Chroniken von Atys: Für ein paar Dapper mehr (29 comments)

Added by Chroniques d'Atys over 15 years ago

Notiz des Archivisten: Dieser offene Brief wurde an einen gewissen O'Duffy Garmer adressiert, verantwortlich für die Lieferanten bei den Baustellen der Militärlager seit jenem Frühling, der die Zelte brachte.

Lordoy nair-O'Duffy Garmer

Ich komme von einer Inspektion der Baustellen und ich konnte feststellen, dass die Arbeiten sehr schnell vorangehen. Zumindest, was die Verhexte Bucht, die Ruhigen Wasser und die Zwillingsgipfel angeht... Die Lager von Lorias Teiche und der Grube der Stille sind im Gegenzug weniger fortgeschritten. Ich habe dort mal etwas genauer nachgesehen, da ich vermutete, dort sei ein Bierhändler zu finden, der den Arbeitsrhythmus der Tryker durcheinander bringt, aber nein, nichts! Ich habe also meine Untersuchung bei den Baumeistern vor Ort fortgeführt und sie haben mir versichert, dass sie den ganzen Tag lang arbeiten, ohne Bier und ohne Nickerchen und dass sie nur auf Materialien und fertige Bauteile warten, die ihnen vom Lager im Grünen Tal geliefert werden.

Ich musste mehrere Lieferanten mit Hilfe von ein wenig Bier befragen, um die Zunge zu lockern, um die Gründe für die Verspätung der Lieferungen an die Baustellen zu erfahren. Meine kleinen Nachforschungen haben ergeben, dass die Wege, die zu den Lagern führen, einfach viel zu lang sind und die Länder, die durchquert werden müssen, von großen Raubtieren belagert werden, wenn Du weißt, was ich meine. Der Großteil der Mektoub-Besitzer weigert sich, diese Reise mit ihrem Reit- oder Packtier anzugehen, weil sie davon ausgehen, dass die Reise ohnehin viel zu lang ist und die Futterkosten einfach zu hoch.

Ich habe also beschlossen, um das Projekt etwas zu fördern, dem Volk etwas unter die Arme zu greifen. Um den Bau zu beschleunigen, vergüte ich den Mektoubreitern, die eine der sechs Baustellen beliefert haben, 10 000 Dapper, die sie bei der Auslieferung direkt beim Lager bekommen. So sollten die Mektoubführer ein wenig für ihre Futterkosten entschädigt werden. "Schlaf oder Dapper, entscheide Dich!", sagte immer mein Onkel Ba'Dairi!

Der Austräger dieses wohlgeschriebenen Briefes (ich hoffe, Du hast das bemerkt) wird jedem Verantwortlichen bei jeder Baustelle eine kleine Wurzelholz-Truhe übergeben, die genug Dapper enthält, um die Lieferanten zu entschädigen. Ich werde Dir ab und zu weitere Summen zukommen lassen, und zwar in regelmäßigen Abständen. Doch Obacht, es ist verboten, sie zu anderen Zwecken zu nutzen!

Nun aber lasse ich Dich in Ruhe weiterarbeiten,

Ken bai Winni kard sul, yem tala,

Tor Lochi,

Ba'Darins Baksan, CA III 2547

Chronicles of Atys: For a Few Dappers More (210 comments)

Added by Chroniques d'Atys over 15 years ago

Archiver's note: This message was marked to send to O'Duffy Garmer, responsible for the suppliers of the military encampments, built during the "Spring, when tents blossomed" event.

Lordoy nair-O'Duffy Garmer,

I have just inspected the sites and have seen that the work is progressing rapidly. At least as far as Witchy Coves, Resting Water and Twin Tops are concerned... The camps of Loria Ponds and Hush Hole are less advanced. I went there, thinking to find a beer merchant had come to interrupt the Trykers at work, but no, nothing! So i went to the camp builders, and they assured me they were spending long days, without beer or rest, so to speak, waiting for materials and components to be assembled at the warehouse.

I interviewed several vendors, beer in hand, to understand the reasons for the delays supplying the sites furthest from the capital. My small investigation leads me to believe that the road to the most remote camps is a bit... dangerous. Hunting grounds of some large predators, if you know what i mean... So most Mektoub drivers refuse to lead their mount or packer through there, claiming the journey to be too long and dangerous, and the feeding costs too high.

So for the good of the project, I decided to offer something that should motivate people: to accelerate the construction of the camps, I will reward Mektoub drivers who make a delivery with a sum of 10.000 dappers at the time of delivery. This will compensate them for the cost of food for their Mektoubs. "Rest or dappers, you must choose", my uncle Ba'Dairi always used to say!

The carrier of this beautifully written letter (you will appreciate the effort, I hope) shall deliver a small wooden chest, containing enough dappers to pay for deliveries for several days, to the overseer of each camp. They will be resupplied on a regular basis. Note that those dappers may not be spent on anything else!

I leave you to your work,

Ken bai Winni kard sul, yem tala,

Tor Lochi,

Ba'Darins Baksan, 2nd AC 2546

Chroniques d'Atys: Et pour quelques dappers de plus (28 comments)

Added by Chroniques d'Atys over 15 years ago

Note de l'archiviste : Ce pli était visiblement à destination d'un certain O'Duffy Garmer, responsable des fournisseurs sur les chantiers des campements militaires lors du Printemps où les tentes fleurirent.

Lordoy nair-O'Duffy Garmer

Je sors d'une inspection des chantiers et j'ai pu constater comme les travaux avançaient avec rapidité. Du moins en ce qui concerne les Criques ensorcelées, les Eaux du Repos er les Cimes Jumelles ... Les camps des Etangs de Loria et du Trou du Silence sont en revanche moins qu'avancés. J'ai bien vérifié là-bas, pensant y trouver un marchand de bière venu perturber le rythme de travail des trykers, mais non, rien ! J'ai donc mené mon enquête auprès des bâtisseurs sur place, et ceux-ci m'ont assuré qu'ils passaient de longues journées, sans bière ni sieste, soit-disant , à attendre que les matériaux et éléments fabriqués à l'entrepôt de Vertval ne leur parviennent.

J'ai dû interroger plusieurs fournisseurs, bière à l'appui, afin de comprendre les raisons des délais de l'approsionnement des chantiers les plus éloignés. Il ressort de ma petite enquête que le trajet menant aux campements les plus éloignés est un peu trop ... le terrain de chasse des gros prédateurs, si tu vois ce que je veux dire ... Si bien que la plupart des mektoubiers refusent d'y conduire leur monture ou mektoub de bât, prétextant un voyage trop long et donc un coût en fourrage trop élevé.

J'ai donc décidé, pour le bien du projet, d'agiter sous les yeux du peuple quelque chose qui devrait le stimuler : afin d'accélérer la construction des chantiers, je récompenserai les mektoubiers ayant livré l'un des six chantiers d'une dotation de 10 000 dappers, perçue lors de la livraison, au campement. Ainsi les mektoubiers seront-ils dédommagés des frais de fourrage. "Le repos ou les dappers, il faut choisir !", dirait mon oncle Ba'Dairi !

Le porteur de ce pli à la belle écriture (tu apprécieras l'effort, j'espère) déposera pour chacun des responsables de chaque campement un petit coffre de bois de racine contenant assez de dappers pour payer les livreurs durant plusieurs jours. Je te ferai ainsi parvenir de manière régulière des sommes équivalentes pour chacun d'eux. Attention, interdit de piocher dedans pour d'autres raisons !

Je te laisse à ton travail,

Ken bai Winni kard sul, yem tala,

Tor Lochi,

Ba'Darins Baksan, 2e CA 2546

Chroniques d'Atys: Poudre de Sciure (64 comments)

Added by Chroniques d'Atys over 15 years ago

Poudre verte dans sa main. Une si douce sensation... Le soleil était haut et tapait fort dans son dos, mais il continuait son travail, acharné. Fou ? Non, passionné.

Tac ! Tac ! Tac ! Le bruit de la pioche qui s'abat, qui racle la sciure... Schlack ! La matière première est extraite.

Karius Xarinyx forait depuis plusieurs jours en ne s'accordant qu'un bref repos et se nourrissant de peu. Le seul petit plaisir qu'il s'accordait était la liqueur de shooki ambrée qui reposait dans les fontes de son mektoub de bât, qu'il avait nommé Shooki pour l'avoir acheté lors d'une fête trop arrosée. Il ne regrettait pas son geste, mais il en regrettait presque de ne pas avoir été assez vigilant, puisqu'il avait dépensé sans s'en rendre compte la quasi-totalité de ses économies. Tout en creusant et en consolidant les parois de la source exploitée, il sourit en se rappelant la raison de l'ivresse de ce jour-là. Il avait vu le Prince. L'Empereur Dexton avait présenté lors de son dernier discours, pour annoncer le début d'une grande campagne d'édification de « camps militaires », le sharümal¹ à la foule de gens réunis. Karius en faisait partie, et comme la plupart, c'était la première fois qu'il le voyait à l'Agora de Pyr. La compagne de Karius s'était étonnée de sa taille ainsi que de sa beauté. Karius avait répondu qu'il devait tenir de l'Impératrice Xania, non sans un sourire. Sa compagne l'avait gentiment réprimandé. Ce soir-là, il but jusqu'à plus soif et finit à trainer dans les ruelles. C'est ainsi qu'il fit l'acquisition de Shooki et qu'il décida de participer activement à l'érection des camps militaires. Pour les kitins, d'après sharükos². "Peut-être pour voir aussi si les matis vont pas passer à l'attaque", se dit Karius alors qu'il extrayait une énième ressource d'une assez bonne qualité.

Sa source entièrement exploitée, il se releva et porta les matières premières jusqu'à son mektoub, pour les mettre dans les fontes. Le chemin du retour serait salvateur, et il comptait bien rentrer et fêter tout cela avec son homine qui était, elle, partie à la chasse aux kitins non loin d'ici. L'apparition de ces kitins blancs était inquiétante, aussi les patriotes fyros partaient faire des chasses à l'immondice que représentaient les kitins. Pour bon nombre d'entre eux, le Grand Essaim était encore trop près ... Pas assez de sciure n'avait voyagé dans le Désert pour que l'on puisse se permettre d'oublier, d'autant plus que la menace était réelle. C'était loin d'être un souvenir...
Il claqua de la langue après avoir chargé les matières extraites, résultat de son labeur, sur Shooki, et avoir pris une longue rasade de liqueur. Le mektoub le suivit docilement et ensemble ils partirent en direction de l'entrepôt des quatre chemins, point de ralliement des matières où elles seraient travaillées, transformées.

Selix Lyseus l'apostropha alors qu'il venait d'arriver :
« Oren Pyr mon bon Karius ! C'est à cette heure-ci que tu te ramènes ? »
Karius mena son mektoub devant le responsable des matières Meron Zessen qui le remercia en murmurant « Akep », tout en faisant des paquets en grimaçant après tant d'heures de travail. Son dos le faisait souffrir. Karius répondit au Fournisseur :
« Ney, j'ai plutôt bien travaillé aujourd'hui ! J'espère que ça avance bien ?
- Il paraît oué ! L'idée de notre sharükos est excellente, ça maintient en forme les patriotes et on ne voit plus que des mektoubs lancés au galop dans le Désert ! Ah sharükos, si tu voyais ton peuple !
- Ah, bien, bien, fit le fyros en souriant, je vais donc rentrer à Pyr voir si Lerris, mon homine, est rentrée, et me reposer...
- Et bien, Karius, ça m'ennuie de te demander cela après la journée que tu as eu, mais nous avons des livraisons en retard, et …
- Très bien, je m'en occupe. Ça me fera faire une petite balade... et j'ai encore de la liqueur de shooki ! »
Karius et Selix échangèrent des banalités tandis que Karius chargeait Shooki des paquets qu'il destinerait aux chantiers. Le tout était de ne pas se tromper de destinataire... Mais les gars sur les chantiers avaient l'habitude, il paraît.
Sur le départ, ils hurlèrent tous deux « Sharükos ékud » et Karius s'en fut, chevauchant son mektoub à bride abattue sur la sciure du Désert.

Alors qu'il venait de passer l'Oasis d'Offlovak, le mektoub se cabra, faisant tomber à terre son cavalier. Shooki s'enfuit en faisant tomber les paquets destinés aux chantiers, et sa pioche. Malheureusement la liqueur de shooki resta dans les fontes du mektoub. Quelques peu sonné, Karius regarda autour de lui pour comprendre d'où venait la peur du mektoub. Il ne vit rien, mais une odeur se fraya un chemin jusqu'à ses narines. Cette même odeur lui fit hérisser les poils de la nuque, créant une vague de peur intense qui cloua sur place le fyros. Cette odeur ... Horrible, venant des entrailles d'Atys ... Les kitins. Droit devant. Trois kirostas gris-bleu accompagnés de kidinaks.
Le fyros tenta de se lever, il ne le put. La peur avait créé les lianes de la détresse et maintenait dans sa toile le pauvre homin, qui ne put que regarder les kirostas rugir, et avancer lentement vers lui. Il ne put que saisir sa pioche, arme de fortune, tandis que les kitins piétinaient les paquets destinés aux camps militaires.

La bataille ne fut pas glorieuse, car il n'y a aucune gloire dans les combats inégaux. Le fyros ne chercha pas à se défendre, il tenta de se dégager et de courir pour atteindre les eaux profondes de l'Oasis qui n'était pas très loin. Il réussit, mais était gravement blessé. Rugissant, les kitins se désintéressèrent de leur proie pour jeter leur colère, ou leur faim, sur les armas venus se désaltérer. Karius, dans l'eau, toujours sa pioche en main, nagea lentement vers la rive opposée. Il était hors de danger. Regardant sa pioche, le visage livide, il sourit.

Poudre verte dans sa main. Douce sensation... Il ferma les yeux et se concentra avec difficulté, puis jeta d'un geste lent la poudre sur la sciure, et le bruit qui lui était familier sonna à ses oreilles. Il tomba à genoux. Mais il avait vu le Prince...

Ecrit par Lerris Xarinyx, en 2546, CA II.

¹ : Sharümal signifie « Enfant de la Tête », soit le Prince, en fyros.
² : Sharükos signifie « la Tête des homins », soit Empereur, en fyros.

Poudre de sciure

Chroniques d'Atys: Nouvelles chroniques (31 comments)

Added by Chroniques d'Atys over 15 years ago

Voici la liste des chroniques nouvellement ajoutées dans la bibliothèque par l'archiviste :

  • Chronique des Sommets Verdoyants
    • La Lame, chronique relatant un côté d'Yrkanis, vu par Rodi di Varello.
  • Chroniques diverses

Chronicles of Atys: Spring, when flowers bloom (392 comments)

Added by Erlan over 15 years ago

And so were the similar plans revealed by the leaders. Hominkind seemed willing and able to strengthen its grasp and dominance on the lands chosen for the New Beginning.

Even after two generations, the events and trauma of the Great Swarming was so deeply rooted in the minds of the peoples that, when the leaders announced their scouts reporting unusual Kitin activitiy in the New Lands, the homins reacted immediately.

As this threat was found to be significant, the leaders began the construction of new encampments throughout the territories their peoples had settled more than sixty Jena Years ago to escape the Kitin. It wasn't beofre long that caravans of Mektoub packers, guided by Patriots, Subjects, Citizens and Initiates were making tracks in the New Lands to supplies for the construction of the military encampments being erected across the bark.

Many hands were needed to aid in the construction of the encampments; people to harvest raw materials for defense and construction and people to transport the heavy packages to the construction sites. The representatives overseeing the work were quickly approached by homins eager to help with the construction of the camps. Patriots went to speak to Abytheus Abygrain on Cheapside Market in Pyr, Anibro Listy near the stables in Yrkanis was the destination for Matis Subjects, Baksan Ba'Darins at the entrance of Fairhaven gave direction to Citizens and Ba-Ci Du near the Zora stables instructed Zoraï Initiates.

Transcripts of the speeches of the Emperor, the King, the Governor and the Grand Sage

Erlan, Chronicler
in The Erlan Chronicles, 2546 AC I.

OOC: You can follow the progress of the building of the encampments here: http://atys.ryzom.com/api/ke0904.php?language=en

Chroniken von Atys: Der Frühling, der die Zelte brachte (345 comments)

Added by Erlan over 15 years ago

So erwiesen sich die Reden der Anführer als nahezu gleichlautend zueinander und die gesamte Hominheit schien von dem Willen erfüllt zu sein, jene Länder, die sie für den Neubeginn auserwählt haben, zu verteidigen und ihren Griff um sie zu festigen.

Sogar nach zwei Generationen sitzt das Trauma des Großen Schwarms noch so tief den Homins in den Knochen, dass die Homins ohne zu zögern handelten, nachdem Kundschafter berichteten, dass ungewöhnliche Kitin in den Neuen Landen aufgetaucht seien, wie die Anführer es verkündeten.

Die Bedrohung stellte sich als harmloser als zunächst gedacht heraus, dennoch beschlossen die Anführer den Bau von Lagern quer über jene Lande, die ihre Völker vor über sechzig Jahren Jenas als neue Heimat auserkoren haben, um in Sicherheit vor den Kitins zu leben. Bald konnte man Mektoub-Karavanen durch die Neuen Lande ziehen sehen, angeführt von Patrioten, Vasallen, Bürgern und Initiaten, um die überall aus der Rinde wachsenden Militärlager mit Baumaterial zu versorgen.

Um diese Vorposten zu errichten, bedurfte es vieler helfender Hände, die die für den Bau und die Verteidiger notwendigen Rohmaterialien beschafften und die schweren Werkstücke auf den Rücken ihrer Mektoubs transportierten, die von den Handwerkern in den Städten gefertigt wurden. Und die Werkmeister waren bald äußerst gefragt, denn alle wollten sich am Bau der Vorposten beteiligen; Ihre Namen waren Abytheus Abygrian, der die Patrioten auf dem Fremdenbasar in Pyr erwartete, Anibro Listi, die die Fragen bei den Ställen von Pyr beantwortet, Ba'Darins Baksan am Eingang von Fairhaven zum Trödelmarkt und auch Ba-Ci Du, die die Zoraï an den Ställen von Zora finden können.

Aufzeichnung der Reden des Imperators, des Königs, der Gouverneurin und des Großen Weisen

Erlan, Chronist
in den Chroniken d'Erlan, 2. Zyklus 2547.

(ooc: Ihr findet hier den Fortschritt der Baustellen. http://atys.ryzom.com/api/ke0904.php?shardid=lea )

Chroniques d'Atys: Le printemps où les tentes fleurirent (413 comments)

Added by Erlan over 15 years ago

Ainsi les discours des dirigeants se montrèrent-ils assez similaires et l'hominité toute entière sembla vouloir prendre pleinement possession des terres où elle avait choisi d'établir son Nouveau Commencement.

Même après deux générations, le traumatisme du Grand Essaim était encore si profondément ancré dans les esprits que les homins réagirent sans attendre lorsque des éclaireurs annoncèrent avoir aperçu quelques kitins inhabituels dans les Nouvelles Terres, comme l'annonçaient les dirigeants.

La menace fut vite identifiée comme négligeable, mais les dirigeants entreprirent la construction de campements à travers les territoires où leurs Peuples s'étaient installés plus de soixante années de Jena auparavant, pour fuir les kitins. Bientôt l'on pu voir des caravanes de mektoubs conduits par les Patriotes, les Sujets, les Citoyens et les Initiés silloner les chemins des Nouvelles Terres pour approvisionner la construction des campements militaires qui fleurissaient un peu partout sur l'Ecorce.

Ils furent nombreux à participer à l'édification de ces campements d'observation, qui en récoltant sur l'Ecorce les matières premières nécessaires aux bâtiments et aux défenseurs, qui en convoyant les ressources des entrepôts aux chantiers à dos de leurs mektoubs. Et les Maîtres d'Oeuvre furent vite sollicités car tous voulaient participer à la construction des campements avancés ; ils se nommaient Abytheus Abygrian qui attendait les Patriotes sur la place du Marché des bonnes Affaires à Pyr, Anibro Listi que l'on pouvait questionner aux étables d'Yrkanis, Ba'Darins Baksan placé à l'entrée de FairHaven sur le ponton menant à la fourche du Bon Marché ou encore Ba-Ci Du que les zoraïs surent trouver aux étables de Zora.

Je restitue ici les notes que prirent certains chroniqueurs du discours de leur dirigeant.

Suivent quatre feuillets retranscrivant les discours de l'Empereur, du Roi, du Gouverneur et du Grand Sage

Erlan, Chroniqueur
in Les Chroniques d'Erlan, 2546 CA II.

HRP : Vous trouverez ici l'avancement des chantiers.

Chronicles of Atys: Assembling the peoples (324 comments)

Added by Erlan over 15 years ago

In autumn of the 1st AC in 2546*, the leaders of the four peoples were each seeking to assemble their people. Thus it was that during that time, the town criers of the Desert Empire, of the Forest Kingdom, of the Federation of New Trykoth and of the Theocracy of the Witherings called for all homins to gather.

Following the announcements, Patriots, Subjects, Citizens, Initiates and non-citizens of all races met their respective leaders at the same time*, converging on the Agora in Pyr, the Yrkanis Stage, Fairhaven's Frogmore Place and the Grand Place of Zora.

Even though none of the announcers gave reason for the meetings, rumor ran rampant across the bark of Atys. The activities of the imperial, royal, federal and dynastic agents gave reason to believe that the leaders were, each on their own, working on comparable projects and would be calling for their peoples' help and good will in short time.

Erlan, Chronicler

[*] Saturday, 13 June 2009, 7PM GMT.

(381-390/400)

Also available in: Atom