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Dans la lumière de Jena - deuxième partie » History » Revision 1

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quentini, 04/06/2009 09:53 PM


Dans la lumière de Jena - deuxième partie

Ameriana se concentra. La magicienne savait que son adversaire ne lui laisserait que peu de temps pour réagir. Face à elle, l'élémentaliste zoraï rentra en transe, s'élevant dans les airs avec la grâce d'un danseur. Il tournoya, ramassé sur lui-même, puis se détendit brusquement pour libérer un sortilège. La jeune Matis sentit une vague engourdir son corps et son esprit. Son incantation fut brisée. Invoquant les forces mystiques des lacs, le Zoraï avait tissé un lien d'étourdissement.

Ameriana était prise au piège dans la toile de son ennemi comme un papillon affolé. Elle était à sa merci ! Une terreur intense la submergea.

Le sorcier kamiste se prépara à appeler la foudre une seconde fois. Impuissante, la magicienne pouvait deviner le sourire cruel derrière le masque blafard.

Le Zoraï leva les bras. Soudain, il poussa un cri de douleur. Une forme avait bondi derrière lui et avait tracé dans son dos deux lignes sanglantes, rompant sa concentration. Il se retourna. Des dagues fyler lui entaillèrent les côtes. Le visage sardonique d'un Tryker se devinait derrière le ballet incessant de deux poignards. Le sorcier tenta d'invoquer les éléments, mais son adversaire était trop rapide. Les coups répétés, la douleur cuisante rendaient impossible toute incantation.

Le lien d'étourdissement se dissipa. Ameriana reprit ses esprits, rendant grâce à Jena. Elle canalisa les forces des profondeurs. Un projectile acide fila vers le Zoraï. Le Kamiste tenta de fuir, mais il était trop tard. Il s'écroula sous les assauts conjugués des lames et de la magie.

Le Tryker jongla habilement avec ses couteaux.

- Je me suis permis d'interrompre le cours de vos débats avec le sans visage, gente Dame. J'espère que vous me pardonnerez cette intrusion. Mais vous sembliez être à court d'arguments dans la discussion.

Il éclata de rire. Ameriana sentit le rouge lui monter au visage.

- Je ne vois pas ce qu'il y a de drôle dans cette situation, répliqua-t-elle d'un ton sec. J'ai failli perdre la vie !

- Allons, la mort n'est qu'un passage, une parenthèse douloureuse dans le glorieux récit de votre destinée ! Et le giron de la Déesse est un lieu plutôt hospitalier…

La magicienne fronça les sourcils. Ce Tryker était d'une telle impudence ! Elle s'apprêta à répondre, mais le manieur de couteaux commença à s'éloigner.

- Nous poursuivrons cette discussion plus tard ! Les foreurs ont besoin de notre protection, sans quoi les chantiers n'avanceront pas. Passez donc me voir au campement après la tombée de la nuit, en tout bien tout honneur évidemment. Je tâcherai de ne pas vous étourdir comme l'a fait ce fou de Zoraï !

Sur ces dernières paroles, il disparut derrière une dune. Ameriana chercha des yeux le corps du sorcier kamiste, mais il avait déjà été rappelé par ses maîtres impies.

Un groupe de récolteurs karavaniers approchait, en quête de bois et de résine. La magicienne se dirigea vers eux pour offrir son aide. Elle jeta un coup d'oeil en arrière. Rien n'indiquait qu'un combat avait eu lieu quelques instants plus tôt, et qu'elle avait failli être tuée.

Elle ne savait même pas comment s'appelait l'homin qui lui avait sauvé la vie.

- Caugan le fylerien ? Il a planté sa tente au nord du camp, près des barrières d'énergie.

Ameriana remercia le garde et se rapprocha des yourtes. Les étoiles piquetaient le ciel nocturne comme des fils dorés sur du brocart noir. Ça n'avait pas été difficile de découvrir le nom du Tryker. Sa réputation de féroce combattant l'avait précédé. Il avait été l'un des premiers guerriers karavaniers à cautionner le projet des temples de Jena. Il était parti pour les Dunes d'Aelius et avait mis ses dagues au service de la Déesse. Ameriana pensait que sa rencontre avec le Tryker n'était pas fortuite.

Des étincelles voltigeaient telles des lucioles au-dessus des feux de camp. Des homins discutaient, se réchauffant près des flammes, buvant à grandes rasades du vin de pissenlit. Ils venaient en majorité des forêts ou des lacs, mais il y avait parmi eux quelques Fyros, adeptes de Jena, engoncés dans leurs armures kostom brûlées par le soleil du désert. Ils semblaient préparer une expédition. La nuit était tranquille, mais la magicienne savait que ce calme était trompeur.

Dans la lumière de Jena - troisième partie et fin

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